Nous arrivons à Fontaine-la-Riviére où est la Roche coulante (détruite). Cette paroisse qui commence par le
Vauluré avait un château dit Château de Fontaine, dont nous avons eu un aperçu par une tapisserie au point
de marque. Sa situation, adossée au coteau devant Saint-Cyr, n'était qu'un château de façade a ne voir que
d'un côté. Il fut le château du Quinsonas.

Le nom de Vauluré, Vauluzé, dit que c'était un vau à être vu et à cascader, ce qui est figuré par des banquettes
de terre placées de distance en distance qu'il faut sauter en descendant le Vau leuré, eu = u de
lurette, de levrette. Dans ce vau, il y a le Croc a moison qui est un creux k mettre (1) en partage. Croc où il y a
de l'eau de fontaine en petite quantité.

Fontaine-la-Rivière représente le lieu dont la jeune fille a soin comme marque du premier emploi qu'elle
doit remplir après qu'elle a été présentée au temple, et la Roche coulante est symbolique se rattachant à la
première eau de la Vierge.

A l'appui de la religion professée à Fontaine, voici un acte tiré du registre paroissial (2) : « Pio ann œrœ
Jehova XVIII idus septembrio die exaltationis stœ sacro MDCLIX — salutaribus lympsis tincta est
Genovcfa Francisca filia pœ... illustrium Francisci de Fera et Margarita d'Aussy. Guydone baillyt ejus
patruo, to Pascha de Mainvillier Jacobus Hochereau priov de abbatia de Morigny, Claude Hochereau.

L'église de Fontaine, détruite, était dédiée à saint Estienne, fêté le 3 août. Il n'en reste que quelques pans
de murs qui font partie d'une écurie.

Il y avait à Fontaine un pèlerinage à saint Laurent pour « les brûlures (1) et aussi pour les maux de dents »,
mal de dans, feu intérieur. « Saint Laurent, comme sainte Luce sont les avocats du feu », c'est-à-dire prennent
langue, parlent et ici les brûlures sont celle de Court-pin, courtépine (2).

Il faut voir la divergence qu'il y'a entre ces deux saints invoqués à Fontaine, l'un est pour former une
couronne au ciel, alors que le martyre est pour le saint qui grille en enfer, fêté après saint Amour qui est la
veille, le devance.

La paroisse de Fontaine-la-IIivière que l’on trouve le long de la rivière qui vient de Fontenette, se compose
de plusieurs tronçons; d'abord le village où était l'église et le château de Fontaine et beaucoup plus
loin est Jaugy, son hameau sans chapelle, tandis qu'un autre hameau, Marolles, situé sur le haut plateau, a
son versant du côté de l'Essonne ainsi qu'une église particulière.

La communication de Fontaine avec Marolles se fait par Courtpin, écart placé au haut d'un vallon aigu
allant en s'élargissant vers le bas, c 'est-a-dire ayant la forme d'un dard dont la pointe est traversée par le
Chemin de l'Epine se dirigeant vers Abbéville d'où le nom de Court-pin.

A Fontaine, sur la Cotière du Ck^ne, de Chaîne, sont les Loges, les Lieures (liures), c'est-à-dire à y faire des
liaisons, des enchaînements (3) et le Mâchefer indique que c'est une union opérée par le feu du diable.
On peut attribuer à Ebrard 1er , seigneur ou comte de Breteuil, vicomte de Chartres, la signature Ebrard1er
mises au bas d'un acte du 3 mai 1044, par lequel Ebrard 1er renonce en faveur de l'église d'Orléans à des
$ Vùi v le feu de Saint-Jean.
Voir le chemin de l'Epine.
Fontenette est la Chaîne au Renard.

Digitized by CjOOQlC 490 le ru d'esclkimont, coutumes perçues sur le village de Fontaine au pays
d'Estampes. Ce sont ces coutumes qui sont ici exprimées avant que la terre de Fontaine ne suivit la
règle de Sainte-Croix d'Orléans. Elles sont l'enchaînement, la lieure par le Mâchefer. A Jaugy, la Heure
se fait par l'archer qui a de l'adresse. Le hameau de Jaugy, seconde partie de la paroisse
de Fontaine, confine à la paroisse de Boissy-la-Rivière. Toutefois, entre elles deux, près du rû est la Garenne
de Saint-Cyr ; le seigneur de Saint-Cyr y ayant droit de chasse; alors qu'au-dessus de la dite garenne est
Chatlio où un chat est lié en haut ; étant là sur le chemin de Marolles (1) où l'église est sous le patro-
nage de saint Nicolas et de saint Sébastien. C'est précisément à Chatlio où nous trouvâmes par centaines,
de fines pointes de flèches et de petits ciseaux ou tranchets en silex. Les probabilités sont que sur ce lieu
aride et découvert, sorte de planade, se fêtait saint Sébastien, où se lirait la papegault des archers,
arbalestriers donnant le titre de roi au meilleur viseur.

Le nom de Jaugy ou Jaugit semble indiquer que là gît le jau, celui qui a atteint le but, cri de l'archer ; il
est un vintué (2). C'est ici qu'autrefois le ru d'Esclbimont venait joindre la Juine alors qu'il n'en est rien
maintenant ; Saint-Cyr occupant les trois coteaux de la jonction et ce qui est appelé la Rivière est la Juine
répudiant Loup et la Queue a l'Ane, mais rivière qui est identifiée aux trois états dévolieux du sexe à
juiner (3) représenté par Fontaine-la-Rivière que l'on vient de voir avec Boissy-la-Rivière, Ormoy-la-Rivière
qui suivent et son ta dévisager. Boissy-la-Rivière représente une baissière, lieu bas h baiser, à recevoir de
l'eau, ce que fait '/wr„ la femme et la rivière (la Juine)


(1) Voir Marolles.
(2 ( Voir Vintué.
(3) Voir les Trilouets.